CLUD

Le CLUD est un centre de réflexion et de proposition appelé à travailler en collaboration effective et permanente avec la direction de l'établissement et la CME ainsi qu'avec les services cliniques, la pharmacie et les services administratifs et techniques.

Publié le - Mis à jour le

Les CLUD n'ont pas pour mission d'assurer directement la prise en charge de la douleur qui relève des services cliniques et des structures spécialisées de traitement de la douleur.
Ils sont décrits dans les recommandations du Collège National des médecins de la douleur de juin 1998. Selon les articles L. 710-3-1 et 710-3-2 de la loi n°95-116 du 4 Février 1995 portant diverses dispositions d'ordre social, les établissements de santé sont tenus de prendre en charge la douleur des patients qu'ils accueillent. Ces moyens doivent être définis par le projet d'établissement visé à l'article L.714-11.

La lutte contre la douleur à l’IGR s’est structurée progressivement. En 1981, une consultation dédiée aux adultes est créée avec un médecin spécifiquement chargé de ce suivi. En 1987, une consultation d’analgésie pédiatrique voit le jour, puis, entre 1991 et 1992, la prise en charge de la douleur est intégrée aux soins continus ambulatoires. L’année 1999 marque la création du CLUD (Comité de Lutte contre la Douleur), suivie en 2000 par la mise en place d’un Comité Douleur et Soins complémentaires.

Missions 

"La prise en charge de la douleur incombe à tout service clinique avec l'aide, si besoin, des structures spécialisées."
Loi (DMOS) 95-116 du 4 février 1995, Articles L-710-3-1&2.

"Le CLUD est un centre de réflexion et de proposition sur la prise en charge de la douleur, appelé à travailler en collaboration effective et permanente avec la direction de l'établissement et la commission médicale ainsi qu'avec les services cliniques, la pharmacie et les services administratifs et techniques."
Recommandations du collège national des médecins de la douleur (19 juin 1998).

Les responsabilités du CLUD sont :

  • de proposer, pour améliorer la prise en charge de la douleur, les orientations les mieux adaptées à la situation locale ; elles doivent figurer dans le projet d'établissement;
  • de coordonner au niveau de l'ensemble des services toute action visant à mieux organiser la prise en charge de la douleur quels qu'en soient le type, l'origine, et le contexte.
  • d'aider au développement de la formation continue des personnels médicaux et paramédicaux de l'établissement,
  • de susciter le développement de plans d'amélioration de la qualité pour l'évaluation et le traitement de la douleur.

En pratique :

  • Les CLUD coordonnent les actions, recueillent les informations cliniques et les besoins de l'établissement, afin de proposer une stratégie cohérente et adaptée devant aboutir à la prise en compte effective de toutes les douleurs.
  • Ils suscitent et animent au sein et à l'extérieur de l'établissement une véritable "culture douleur". Ils mettent en oeuvre un ou plusieurs projets d'action, en se fondant sur des standards reconnus (protocoles, recommandations, outils d'évaluation ...), de façon à ce que la prise en charge de la douleur devienne une attitude systématique.
  • Ils s'assurent de la qualité de l'évaluation de la douleur en organisant l'acquisition et la généralisation de l'utilisation des instruments de mesure de l'intensité de la douleur, la formation des personnels à leur utilisation et la mention des résultats de l'évaluation dans les dossiers de soins et/ou sur les pancartes.
  • Ils veillent à la diffusion et à la mise en application locale des travaux validés par l'ANAES en ce domaine.
  • Ils proposent des protocoles adaptés à la prévention des douleurs liées aux actes diagnostiques et thérapeutiques potentiellement douloureux.
  • Ils animent la réflexion en faveur d'une meilleure prise en charge de la douleur en fonction des pathologies traitées par l'établissement.
  • Ils veillent à une utilisation rationnelle des moyens thérapeutiques médicamenteux et non médicamenteux au sein de l'établissement.
  • Enfin les CLUD peuvent proposer toute recommandation, ou exprimer des avis à la demande de la Direction, sur les acquisitions d'équipements ou de matériels susceptibles d'avoir une répercussion sur la prévention et la prise en charge des douleurs.
  • Ils participent à l'information des patients : diffusion de brochures mentionnant les modalités de prise en charge de la douleur chronique dans l'établissement; enquêtes sur la satisfaction des patients en matière de douleur notamment aux urgences, en période post-opératoire.
  • Ils réunissent la documentation disponible sur les Programmes d'Assurance Qualité en matière de douleur et en assurent la promotion et la mise en route au sein de l'établissement.

Dès maintenant :

Les modalités de suivi des actions menées doivent être définies par le CLUD à partir d'objectifs clairement exposés par lui et qui comportent :

  • l'identification des problèmes dans l'hôpital et la détermination des priorités d'action;
  • la mise en place de moyens permettant l'évaluation de l'intensité des douleurs et de leurs conséquence;
  • la mise en place de protocoles permettant de lutter contre toutes les douleurs;
  • l'évaluation des actions de prévention.

L'Association Internationale pour l'Étude de la Douleur (IASP) a adopté la définition suivante :

"La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites en termes de telles lésions."

La douleur aigüe et la douleur chronique :

La douleur aigüe a valeur de signal d'alarme, de symptôme aidant au diagnostic : généralement, elle décroît lorsqu'un traitement de sa cause est institué. Cette constatation ne dispense en aucune manière du traitement symptomatique de la douleur aigüe.

Dès lors qu'elle a été perçue, son maintien, inutile voire néfaste pour le patient, facilite l'évolution vers la chronicité.

La durée d'évolution est l'élément prépondérant qui permet de distinguer une douleur aigüe "signal d'alarme" et une douleur chronique "douleur maladie".

Une douleur chronique est une douleur qui évolue depuis 3 à 6 mois. La douleur qui persiste et qui est rebelle aux antalgiques usuels va envahir le langage, retentir sur la vie quotidienne (douleur cancéreuse, algie post-zostérienne, céphalées de tension chronique ...), soit intermittente (névralgie faciale, migraine, algie vasculaire de la face, crise drépanocytaire ...). Au stade de la douleur chronique, elle représente pour le patient l'essentiel de sa maladie avec un fort retentissement psychologique et social.

Qualité de la prise en charge de la douleur :

L'évaluation de l'intensité et des conséquences de la douleur est une étape essentielle pour faciliter la prise en charge de la douleur. Cette étape est parfois malaisée, notamment aux âges extrêmes de la vie (enfant, sujet âgé) et lorsqu'il existe des difficultés de communication (patients handicapés).

Évitables et/ou maîtrisables dans un certains nombre de cas, mais toujours susceptibles d'être expliquées et accompagnées, les douleurs peuvent conduire à l'allongement du temps de séjour à l'hôpital et être génératrices de complications quand elles ne sont pas maîtrisées.

La qualité insuffisante de la prise en charge de la douleur peut avoir un impact négatif auprès d'un public de mieux en mieux informé et averti de ses droits, nuisant ainsi à la réputation de l'établissement.

La douleur peut être évaluée par le patient. Il s'agit alors d'autoévaluation. On a recours à des échelles différentes en fonction de l'âge du patient. Vous trouverez ici les échelles utilisées à Gustave Roussy.

Adultes et enfants

Echelles d’autoévaluation Adultes (à partir de 15 ans)

Echelle verbale simple (EVS)

Elle est constituée de 5 niveaux, et un score est affecté à chaque niveau :

0 :    Pas de Douleur
1 :    Faible
2 :    Modérée
3 :    Intense
4 :    Extrêmement intense                    

 « Quel est le niveau de votre douleur à l’instant présent ? »

 

Echelles d'autoévaluation enfants (à partir de 6 ans)
 

 « Ces visages montrent combien on peut avoir mal. Ce visage (montrez celui de gauche) montre quelqu’un qui n’a pas mal du tout. Ces visages (les montrer un à un de gauche à droite), montrent quelqu’un qui a de plus en plus mal, jusqu’ à celui-ci (montrez celui de droite) qui montre quelqu’un qui a très très mal. Montre-moi le visage qui montre combien tu as mal en ce moment. »

Echelles d’hétéro-évaluation

Des échelles sont utilisées quand le patient ne peut pas s’auto-évaluer :

  • enfant de moins de 6 ans : échelle de HEDEN
  • patient communiquant difficilement : échelle ALGOPLUS
  • patient intubé et ventilé : échelle spécifique à la réanimation

Morphiniques à effet prolongé
Moscontin LP ®sulfate de morphinecomprimés 10, 30, 60, 100, 200mgvoie orale, 1prise toutes les 12h  
Skenan LP ®sulfate de morphinegélules (ouvrables) 10, 30, 60, 100, 200mgvoie orale, 1 prise toutes les 12h  
Oxycontin LP ®oxycodonecomprimés 5, 10, 20, 40, 80mgvoie orale, 1prise toutes les 12h2 fois plus puissant que la morphine oraleOxycontin ® 10mg=morphine orale 20mg
Sophidone LP ®hydromorphonecomprimés 4, 8, 16, 24mgvoie orale,
1prise toutes les 12h
7,5 fois plus puissant que la morphine oraleSophidone ® 4mg=morphine orale 30mg
Morphiniques à libération immédiate
Sevredol ®sulfate de morphinecomprimés 10, 20mgvoie orale, interdose
Actiskénan ®sulfate de morphinegélules (ouvrables) 5, 10, 20, 30mgvoie orale, interdose
Oramorph ®sulfate de morphinedosette de 10 ml de 10, 30 et 100 mgvoie orale, interdose
Oramorph ®sulfate de morphineflacon de 400 mg dans 20 ml, 1,25 mg par gouttevoie orale, interdose
Oxynorm ®oxycodonegélules 5, 10, 20 mgvoie orale, interdose
Actiq ®citrate de fentanylbâtonnets 200, 400, 600, 800, 1200, 1600µgvoie transmuqueuse orale
Abstral ®citrate de fentanylcomprimés de 100, 200, 300, 400, 600, 800 µgvoie sublinguale
Liste stupéfiants

Contact : Angelo Paci - Poste 4730

Médicaments opiacés disponibles à Gustave Roussy

DCIDésignationsdosageformevoies d'administrationdurée d'actiondurées de prescription et de dispensation 
alfentanilRAPIFEN®5 mgampoule

IV

quelques minutesHOPITAL
buprémorphineTEMGESIC®0,2 mgcompriméperlinguale6 heures1 mois renouvelable
fentanylACTIQ®200µg, 400µg, 600µg, 800µg, 1200µg, 1600µgcomprimé av. applicateur buccalbuccal transmuqueuse2 heures28/7 jours 
 ABSTRAL ®comprimés de 100, 200, 300, 400, 600, 800 µgcomprimésvoie sublinguale2 heures 
 DUROGESIC®25µg/h, 50µg/h, 75µg/h, 100µg/hpatchtransdermiqueLP - 72 h28/14 jours
 FENTANYL100 µg, 500µg, 5 mg (PCA)ampouleIV - péridurale - PCA30 minutesHOPITAL
hydromorphoneSOPHIDONE®4mg, 8mg, 24mggéluleoraleLP - 12 h 28 jours
méthadone chlorhydrateMETHADONE®5 mg, 10 mg, 20 mg, 60 mgFlaconoraleentre 12 et 80 heures14/7 jours
morphine chlorhydrateMORPHINE1 mg, 10 mg, 100 mg, 400 mg, 1000 mg (PCA)ampouleIV - IR - SC - péridurale - PCA4 heures en IV, 12 heures en péridurale7 ou 28 jours PCA
morphine sulfateORAMORPH®10, 30 et 100 mgdosette de 10 mlorale4 h28 jours 
 ORAMORPH®1,25 mg / goutteflacon de 400 mg dans 20 mlorale4 h28 jours
 SKENAN®10 mg, 30 mg, 60 mg, 100 mggéluleoraleLP - 12 h28 jours
oxycodoneOXYCONTIN®5 mg, 10 mg, 40 mg, 80 mgcompriméoraleLP - 12 h28 jours
 OXYNORM®5 mg 10 mg, 20 mggéluleorale4 h28 jours
péthidinePETHIDINE®100 mg, 1000 mg (PCA)ampouleSC - IV - IM6 h7 jours
rémifentanilULTIVA®1 mgflaconIVquelques minutes HOPITAL
sufentanilSUFENTANYL®50 µg, 250 µg, 5 mg (PCA)ampouleIV - PCAquelques minutes Hopital

La prise en charge de la douleur en oncologie a fait l'objet de diverses recommandations de l'HAS (Haute Autorité de Santé) et de la FNCLCC (Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer). Ces documents sont téléchargeables sur leurs sites, ou ci-dessous :

Standard Options Recommandations sur la prise en charge des douleurs provoquées, chez l'adulte et l'enfant atteints de cancer

  • 2005 sor douleurs provoquées adulte atteint cancer

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  • 2005 sor douleurs provoquées enfant atteint cancer

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Recommandations sur la rédaction d'une procédure douleur.

Fiche technique